Certaines zones du sud-est de Madagascar sont considérées comme à haut risque pour le paludisme. Ce sont des "zones rouges" où la propagation et le risque de contracter des maladies graves provoquées par le paludisme sont élevés.
L'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) finance de nombreuses activités visant à protéger la population malagasy contre le paludisme, notamment la distribution de moustiquaires, la pulvérisation d'insecticide dans les maisons d’habitation et les bâtiments publics, ainsi que la fourniture de tests et de médicaments.
L'USAID surveille et étudie également la situation du paludisme à Madagascar pour s'assurer que les traitements utilisés restent efficaces.
Depuis 2005, la politique nationale de lutte contre le paludisme de Madagascar utilise des médicaments appelés ACT (ou combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine) pour traiter le paludisme non compliqué causé par le Plasmodium falciparum, un parasite transmis à l'homme par une piqûre de moustique. Cependant, certains signes indiquent que le Plasmodium falciparum devient résistant à certains traitements médicamenteux, ce qui constitue une menace pour la lutte contre le paludisme, en particulier chez les enfants.
Une étude récente a été menée dans les communautés de Vohitromby (district de Farafangana) et d'Antsenavolo (district de Mananjary) par l'Institut Pasteur de Madagascar (IPM) pour vérifier si les médicaments utilisés pour le traitement du paludisme sont toujours efficaces. L'étude a été réalisée en collaboration avec le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) de Madagascar, dans le cadre du projet RISE (Recherche, Innovation, Surveillance et Évaluation) de l'IPM, financé par l'USAID.
Mme Emma est la responsable du centre de santé de Vohitromby et elle pense que les traitements reçus par ses patients dans le cadre de l'étude ont eu un effet positif pour ses patients.
"Si l'IPM n'avait pas été là pendant les épidémies de paludisme et pour cette étude sur les médicaments antipaludiques, je n’imagine pas ce qui aurait pu nous arriver, sachant que nous sommes une zone rouge en matière de paludisme."
Mme Emma a aidé à recruter des patients âgés de 6 mois à 15 ans pour l'étude. Ces derniers étaient positifs au test de dépistage du paludisme. Ils ont reçu des médicaments ACT pour le traitement.
Mme Baotsara est la mère de quatre enfants qui ont participé à l'étude. Elle est convaincue que le traitement qu'ils ont reçu au centre de santé de Vohitromby a amélioré leur santé. [[nid:432841]]
"Cela nous a été très bénéfique. Nos enfants sont en très bonne santé et nous en sommes reconnaissants", dit-elle.
Les communautés de Vohitromby et d'Antsenavolo ont bénéficié d'un autre avantage important de l'étude. Au départ, l’état de leurs centres de santé laissait à désirer ce qui n’a pas permis de mener l'étude. L'IPM et l'USAID, par le biais du projet RISE, ont donc remis à neuf les deux centres de santé.
L'étude a également été menée dans deux autres centres de santé à Ankazomborona/Marovoay et Matanga/Vangaindrano. Dans ces deux centres, l'étude a été dirigée par le PNLP.
Grâce aux efforts conjoints de l'IPM et du PNLP, 770 jeunes patients ont été recrutés pour l'étude dans les quatre centres de santé.
Actuellement, toutes les données cliniques de l'étude sont en cours d'analyse. [[nid:432846]]