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Beer est une petite bourgade de la région de Thiès, 70 km à l’Est de Dakar. Situé dans les Niayes, la principale zone de production horticole du Sénégal, le village abrite de nombreux périmètres maraîchers. Ils sont des centaines de producteurs, hommes et femmes, qui labourent, bêchent leurs champs ici durant toute l’année pour produire des légumes, voire d’autres spéculations. 

Abdoulaye Diouf, 58 ans, détient une parcelle d’un 1.5 ha. Malgré une perte de 10 tonnes de légumes dont 6 tonnes de pommes de terre et 4 tonnes d’oignons lors de la précédente campagne liée aux restrictions de la Covid-19, c’est un homme confiant et enthousiaste qui poursuit ses activités. La raison? La microdose: une nouvelle technologie introduite dans la zone par l'activité Feed the Future Sénégal Dundël Suuf, qui lui permet de réduire considérablement ses dépenses liées à l’achat des engrais et d’améliorer sensiblement ses rendements.

A Beer, Abdoulaye Diouf est un homme heureux. Un leader paysan à la tête de l’Union des producteurs maraîchers, gestion intégrée des producteurs et prédateurs (UP GIPD) qui regroupe quelque 200 adhérents. Père de famille de huit enfants, l’homme, qui pratique l’agriculture 12 mois sur 12 grâce à un système d’irrigation par aspersion qu’il a installé sur son périmètre agricole, est tout souriant au moment de parler de la microdose qu’il vient d’adopter. ‘’Je suis tellement heureux d’utiliser cette technologie et tout le monde est enthousiaste aujourd’hui à Beer’’ relate Diouf qui ajoute que ‘’tous les producteurs de son association ont manifesté leur intérêt pour l’utilisation de la microdose’’.

‘’Nous gaspillons de l’engrais. Au lieu d’utiliser 10 kg par exemple, nous mettons généralement 50 kg. Notre objectif est de préserver nos sols et d’augmenter les rendements et c’est ce que la microdose nous permet de réaliser à la fois’’ plaide Abdoulaye Diouf. 

L’introduction de la microdose à Beer et dans les Niayes est perçue comme une bouée de sauvetage pour de nombreux producteurs acculés parfois par les institutions de financement qui leur accordent du crédit à chaque campagne pour l’achat des intrants agricoles. ‘’A chaque campagne je contracte un crédit auprès du CMS, (un établissement de microfinance) pour acheter des intrants et des semences’’ ‘’Grâce au projet Dundël Suuf, j’ai eu des engrais et des semences’’ se réjouit le producteur maraîcher qui estime à terme qu’il n’aura plus besoin de s’endetter pour acheter des engrais avec les économies substantielles liées à la microdose. 

Cette technique de fertilisation consiste à mettre de petites quantités d'engrais minéraux appropriés dans les trous de semis d’une culture, communément appelé poquets. Elle a été introduite dans les Niayes par le projet Dundël Suuf financé par l’USAID via l’IFDC en partenariat avec l’ANCAR qui a assuré la formation des producteurs de la zone. La technologie est peu onéreuse et bien adaptée aux cultures céréalières, maïs, mil et de sorgho et à certaines cultures maraîchères comme le gombo, la tomate, l’aubergine etc. La microdose remplace la pratique de l’épandage (application de l’engrais à la volée ou en lignes) sur toute la superficie d’un champ.

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Abdoulaye Diouf et son équipe à Beer et dans les Niayes dans le cadre du projet Feed the Future Dundel Suuf financé par USAID.
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